Le chalet des souvenirs

Article de Raphaël Lavoie paru dans le journal de Lévis en 2014

Difficile de s’évader dans un camp de vacances passé l’école primaire me direz-vous. Et pourtant, en mettant les pieds au chalet de la Fondation Elizabeth et Roger Parent, qui organise des journées de répit pour les aînés de la grande région de Québec, on se croirait de retour à l’été de nos dix ans. Tout y est, le chalet en bois rond, le lac et, surtout, le ressourcement à l’état pur.

La journée qu’on m’y invite n’est pas exactement les autres. Pour le dîner, la Fondation reçoit les anciens combattants de la maison Paul-Triquet et, pour l’occasion le général à la retraite Roméo Dallaire. « Il a vraiment la cause à cœur », insiste Maryse Parent, la directrice générale de la Fondation, après m’avoir guidé à travers le salon du chalet, animé d’un violoneux et d’un accordéoniste dignes des Soirées canadiennes.

Assis à quelques pas des sages qui chantent par-dessus la musique, la fille d’Elizabeth et de Roger Parent me raconte les origines de la Fondation, qui est née pour apporter tout simplement un peu de joie dans la vie d’une tranche de la population souvent laissée pour compte.
« C’était le rêve de mon père d’avoir une fondation et, en famille, on a décidé que ce serait pour les personnes âgées, qu’ils en avaient bien besoin pour se sortir de la solitude. Alors, on en est venu à l’idée de construire cette maison-là et de recevoir des personnes âgées ici », raconte Mme Parent avec une voix qui parvient tout juste à s’imposer au-dessus des mélodies d’antan qui retentissent à proximité.

En accueillant des groupes d’aînés deux fois par semaine depuis 2010 dans son chalet de Saint-Jean-Chrysostome, la famille Parent a pu offrir des journées de rêve, comme ils aiment les appeler, à plus de 2 500 personnes âgées jusqu’à maintenant.
Des gens comme Arthur Pouliot, de la maison Paul-Triquet, ont ainsi la chance de se ressourcer l’espace d’une demi-journée et d’un dîner, loin du quotidien de leur résidence ou centre d’hébergement.

« Il n’y en a pas d’autres journées comme ça. J’aime ça, ça me rappelle quand j’étais jeune, lance le vétéran, installé tout près des musiciens. On avait des veillées et on dansait tous les soirs là. »
Son seul regret en cette « journée de rêve » ? C’est justement d’être bloqué dans son fauteuil roulant et de ne pas pouvoir se lever et danser comme à l’époque avec sa femme.

Toutefois, même si certains de ces moments sont maintenant derrière lui, il en traîne encore les souvenirs dans son baluchon. Et c’est grâce à des journées comme celles passées au chalet des Parent qu’il peut en revivre quelques-uns.

Source : http://www.journaldelevis.com/1120/10105/Chronique_Au_coeur_des_Levisiens___Le_chalet_des_souvenirs.journaldelevis

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